Préparer vos moutons pour la mise à l’herbe : guide technique pour une transition optimale 

Avec l’arrivée du printemps, la mise à l’herbe représente une étape cruciale dans le cycle d’élevage ovin. Cette transition, bien que naturelle, nécessite une préparation méticuleuse pour garantir le bien-être des moutons et optimiser leur santé. De l’aménagement des pâturages à la tonte, chaque détail compte.

Préparation des pâturages

Assurer un environnement sain et sécurisé 

L’herbe de printemps est riche en eau, en sucres solubles et en azote, mais pauvre en fibres et en minéraux essentiels comme le magnésium et le sodium. Une transition alimentaire progressive est donc indispensable pour éviter les troubles digestifs et métaboliques. Il est recommandé de :​ 

• Limiter l’accès aux pâturages à quelques heures par jour pendant la première semaine.​  

• Distribuer un fourrage sec avant la sortie pour fournir du lest au tube digestif.​  

• Éviter les pâtures trop riches ou trop jeunes, et privilégier des parcelles multi-espèces peu poussantes 

Une herbe de qualité est primordiale pour la santé des moutons :​ 

• Hauteur de l’herbe : Maintenez une hauteur d’entrée de 8 à 10 cm et une hauteur de sortie de 5 cm pour favoriser une repousse optimale.  

• Déprimage : Pratiquez un pâturage précoce pour éliminer la végétation morte et stimuler la croissance des graminées 

Vérification des installations  

Avant de libérer vos moutons dans les pâturages, il est essentiel de s’assurer que les installations sont en bon état :​ 

• Clôtures : Vérifiez l’intégrité des clôtures pour prévenir toute fuite ou intrusion de prédateurs.​ 

• Points d’eau : Assurez-vous que les abreuvoirs sont propres et fonctionnels pour garantir une hydratation adéquate.​ 

• Chemins d’accès : Évaluez la portance des sols pour éviter les blessures dues à des terrains glissants ou instables 

Optez pour une transition alimentaire progressive

Le passage d’une alimentation hivernale à une alimentation basée sur l’herbe nécessite une adaptation du système digestif des moutons :​ 

• Durée : Prévoyez une transition de 3 à 5 semaines pour permettre à la flore ruminale de s’adapter.​  

• Méthode : Commencez par des sorties de 2 à 3 heures par jour, en augmentant progressivement la durée.​  

• Compléments : Fournissez du foin ou de la paille pour équilibrer la ration et prévenir les troubles digestifs 

La tonte : une technique essentielle pour le bien-être des moutons 

La tonte est une pratique indispensable dans tout élevage ovin, qu’il soit orienté viande ou laine. Au-delà des considérations esthétiques ou productives, elle constitue un levier important pour assurer la santé, le confort et la performance de vos animaux. La période de la mise à l’herbe au printemps représente un temps fort pour la tonte et le bien-être de vos moutons. 

• Soulager les moutons de la chaleur en période estivale : la laine est un excellent isolant thermique. En hiver, elle protège le mouton du froid, de l’humidité et du vent. Mais à l’inverse, en été, une toison trop épaisse devient un facteur de stress thermique. Un mouton non tondu peut rapidement souffrir d’hyperthermie, surtout en cas de fortes chaleurs ou d’humidité élevée. Une toison dense augmente significativement la température corporelle de l’animal. Tondre avant les pics de chaleur permet de maintenir la thermorégulation naturelle et favorise une meilleure ingestion, digestion et croissance, notamment chez les agneaux d’herbe. 

• Limiter la prolifération de parasites externes : les fibres de laine, si elles ne sont pas tondues régulièrement, deviennent un environnement propice à la prolifération de parasites comme les poux, les tiques ou les mouches (notamment les myiases). La tonte permet un diagnostic visuel rapide : lésions cutanées, irritations, œufs de parasites sont plus facilement repérables sur un mouton tondu, permettant un traitement rapide et ciblé. 

• Évaluer l’état corporel et la santé du mouton : tondre un mouton, c’est aussi l’occasion de l’examiner sous tous les angles. Une toison dense masque parfois une maigreur, des abcès, des déformations ou des blessures. La tonte facilite l’évaluation de l’état corporel (BCS), critère déterminant pour ajuster l’alimentation, surveiller la santé métabolique et assurer une bonne reproduction.C’est aussi un moment propice pour observer la tonicité musculaire, le développement mammaire chez les brebis ou la condition testiculaire chez les béliers. 

• Suivre la courbe de poids des animaux : la toison pouvant représenter plusieurs kilos (surtout chez certaines races comme la Mérinos), son maintien peut fausser l’évaluation visuelle de l’évolution pondérale. Après tonte, l’éleveur a une vision plus précise de la masse musculaire et du dépôt adipeux. Couplée à une pesée régulière, la tonte devient ainsi un outil complémentaire de suivi zootechnique, particulièrement utile en période de croissance, gestation ou finition. 

• Favoriser le confort et le bien-être général : un animal propre, tondu, sans surcharge thermique ni parasites externes est un animal plus serein. Il se déplace mieux, s’alimente mieux, et interagit plus facilement avec ses congénères. La tonte, lorsqu’elle est bien réalisée, évite les comportements d’agitation, de grattage excessif ou de retrait social, et améliore globalement le bien-être animal. 

Quand tondre vos moutons ? 

La période idéale pour la tonte se situe entre mi-avril et début juin, en fonction des conditions climatiques. Il est préférable de tondre après l’agnelage pour éviter un stress supplémentaire aux brebis. Certains éleveurs attendent fin mai ou juin pour profiter de la production de suint, facilitant ainsi la tonte. 
 
Pour de larges troupeaux, la tonte est souvent réalisée par un tondeur professionnel qui dispose de tondeuses professionnelles adaptées, tant la fenêtre d’intervention est serrée. 

Bien préparer vos animaux avant la tonte 

Avant la tonte, il est recommandé de :​ 

• Ne pas nourrir les moutons dans les 12 heures précédant la tonte pour éviter les désagréments liés à la digestion.​ 

• Veiller à ce que la toison soit sèche pour faciliter la tonte et préserver la qualité de la laine. 

Choisir la tondeuse adaptée à vos besoins :  

Heiniger propose une gamme professionnelle conçue pour répondre aux exigences de l’élevage ovin : 

• Pour une tonte globale, optez pour la tondeuse Heiniger Xplorer Pro 

Puissante, ergonomique et robuste, elle est idéale pour les tontes intégrales même sur des lots importants. Son moteur haute performance offre un débit constant, même sur toisons épaisses ou en conditions difficiles. 

• Pour une tonte de finition, choisissez la tondeuse Heiniger Opal Xtend 

Parfaite pour les travaux de finition : têtes, jarrets, zones périnéales. Ultrasilencieuse, légère et maniable, elle limite le stress de l’animal et assure des finitions précises sur les parties sensibles. 

Préparer et entretenir les peignes  

• Affûtage préalable : il est impératif de faire affûter vos peignes et contre-peignes avant chaque saison de tonte. Un matériel mal aiguisé tire sur la laine, ralentit le travail et augmente le stress de l’animal. 

• Lubrification régulière : huilez vos peignes toutes les 10 à 15 minutes lors de l’utilisation. Cela prévient l’échauffement, améliore la glisse sur la peau et prolonge la durée de vie du matériel. 

Astuce de pro : utilisez une huile spéciale tondeuse, non agressive pour la peau, et évitez les huiles végétales qui s’oxydent rapidement. 

Organisation logistique de la tonte  

• Installez un espace propre, sec, avec une bonne luminosité et une surface plane pour sécuriser le tondeur. 

• Prévoyez un système de contention douce, surtout si vous travaillez seul. 

• Séparez les animaux par lots (moutons tondus / non tondus) pour faciliter le tri et la gestion du stress. 

La mise à l’herbe et la tonte sont des étapes clés dans l’élevage ovin. Une préparation soignée garantit le bien-être des moutons et optimise leur santé. En choisissant le bon équipement, comme les tondeuses Heiniger, et en suivant les bonnes pratiques, vous assurez une transition réussie vers la saison des pâturages.